CONSENTEMENT ET TRAHISON

26 et 27 mai 2000

Hôpital Ste Anne

7, rue Cabanis

Paris 14ème

Le lien  social  se décline en  termes  nouveaux  : sa limite  (le crime), son excès  (l’arbitraire du pouvoir), sa perversion supposée (la secte) reçoivent des qualifications inédites. Ce n’est plus la rupture d’un ordre symbolique qui ferait point d’arrêt, mais le franchissement d’un seuil tracé entre deux protagonistes  : le criminel et sa victime, le médecin et son patient, le gourou et son adepte. Entre eux, une frontière se met à prendre consistance par vertu du mot consentement. Le viol s’établit de·ce que la victime  n’était  pas consentante,  l’arbitraire de l’acte médical est   limité par le consentement éclairé du patient, la secte fait porter le soupçon sur le consentement donné au gourou.

La folie montre les apories d’un tel discours, par les paradoxes auxquels on aboutit : les nouvelles lois demandent le consentement à l’hospitalisation sous contrainte ou le consentement à un soin sous contrainte judiciaire !

Be, la secte au charlatan, de la psychanalyse à la psychothérapie, chacun se voit de proche en proche concerné par une exigence de tout déclarer en termes de contrat, d’y consentir.

Le sujet du consentement est divisé. Comme citoyen, il a quelque raison de se réjouir de tout ce qui, issu de luttes diverses, se traduit juridiquement en protection antre tous les.abus de pouvoir Mais comme sujet, il ne peut que frémir devant ce qui lui est demandé: donner . quitus au bien qu’on a défini pour lui; c’est à din signer un énoncé qui le déchargerait à l’avance de toute énonciation. La servitude a ses délices, mais elle a le parfum d’une trahison de soi.

Intervenants : Rony Brauman, Denis Duclos, Roger Ferreri, Paul Mengal, Jacques Michel, · Denis Salas, Michel Tort.

Inscriptions : individuelles 350F, formation permanente 700F, étudiants · 1 00F Pratiques de la folie, 1 avenue Aristide Briand, 91200 Athis Mons, tel 01 69 38 18 12