PRATIQUES DE LA FOLIE


Vendredi 9 décembre, 21h Ste Anne,

petit Amphi de la CMME

100 rue de la santé (si fermé passer par l’hôpital, rue Broussais en voiture)

Nous inaugurons avec cette soirée une formule de travail nouvelle : un chantier est ouvert, dont le devenir dépendra pour partie de l’écho qu’il recevra lors de sa présentation. Deux autres problématiques seront présentées lors des prochains mois.

Ceux que le projet intéresse sont invités à le faire savoir lors de la réunion. On peut également penser à inviter des conférenciers.

LA SANTE MENTALE: L’AFFAIRE DE TOUS?

Présentation de Franck Chaumon, Sandrine Jallade et Clément Jallade

Si l’on en croit le rapport de Viviane Kovess remis en 2009 à Nathalie Kosciusco- Moriset alors secrétaire d’Etat à la « Prospective », la santé mentale devrait devenir « l’affaire de tous ».

Confrontés à la mise en place de 2 « Réseaux de Santé Mentale », nous avons pris la mesure de ce qui semble être une nouvelle logique discursive sur laquelle s’appuient ces dispositifs promus largement par l’ARS.

Il ne s’agit plus seulement de gérer au mieux les pratiques de la folie mais de s’intéresser aux moyens par lesquels chacun pourrait être responsable de sa santé mentale, de son bien-être psychique. Au prétexte que tous les « acteurs » doivent parler la « même langue », ces réseaux organisent de nouvelles pratiques qui évacuent la disparité des points de vue des professionnels, en tendant soit à une synthèse totalisante autour du patient (Evry), soit à la prescription d’un savoir expertal (Versailles).

Ce séminaire de travail se veut une première étape où nous tenterons avec ceux qui le souhaitent de pousser plus avant l’analyse de ce discours et de réfléchir à des alternatives possibles. Il pourra mener à des idées d’intervenants à inviter ou à la mise au travail à quelques uns…

Certes hygiénisme et politique de prévention ne datent pas d’aujourd’hui et plongent leur racine à l’origine même de la politique de secteur. En quoi la promotion contemporaine de la santé mentale fait-elle rupture ou pas avec cette problématique, en quoi les différents promoteurs tiennent-ils des positions contradictoires, dans quelles filiations conceptuelles s’inscrit ce changement de paradigme de la psychiatrie pour quelques uns à la santé mentale de tous?

Existe-t-il des lignes de conflit, des courants distincts voire opposés dans ce champ extensif de la santé mentale? Le mouvement de santé mentale communautaire (R. Furtos, E. Renault) s’inscrit-il et comment dans ce décor ? La logique humanitaire (D. Fassin) et/ou compassionnelle (Revault d’Allonnes) se différencie-t-elle du biopolitique (M. Foucault) ? En quoi ces pratiques « de réseaux » proposent-elles un nouveau modèle de « gestion des risques » (R. Castel)?

Est-il possible à partir de cette analyse critique de réinstaurer un espace de dispute, pour  repenser ces questions avec de nouveaux outils?