PRATIQUES DE LA FOLIE


Séminaire 2006-2007

Comme certains d’entre vous le savent, nous rencontrons certaines difficultés à poursuivre le séminaire, après les deux années consécutives occupées à « l’affaire des psychothérapies », thème auquel nous avons mis un terme lors de notre soirée de novembre consacrée à la discussion du livre « Psychanalyse : vers une mise en ordre ? ».

Il faut à présent poursuivre, et éventuellement poursuivre la dispute, mais pour cela comme le disait Yves Clot, encore faut-il préalablement construire un objet. L’originalité de PLF a été par le passé de nommer des questions qui concernent les « pratiques de la folie » dans des termes qui disent quelque chose dans la culture de l’époque. C’est ce à quoi il faut faire retour.

Dans les discussions qui ont eu lieu jusqu’ici, il semble que l’arrière fond sécuritaire pourrait constituer aujourd’hui la trame de nos débats (lois Perben, Sarkozy etc). Encore faut-il dire en quels termes cela se pose, dans le rapport à la clinique. La « peur » de l’autre, de la folie, est une rhétorique sans doute trop vague pour y accrocher une réflexion précise.

Anne Chaintrier, dans une journée de travail, avait soutenu une formulation qui semble permettre de poursuivre nos débats des années précédentes en les liant à ce discours. En effet, si la novlangue promet que le rapport social peut être virtuellement harmonieux (puisque l’on peut le compter), si il faut garantir et encadrer les « psychothérapies » pour combattre la menace du transfert (l’assujettissement du charlatan ou de la secte), on peut soutenir que l’argument sécuritaire ultime, la promesse sécuritaire c’est de prévenir tout mauvaise rencontre.

Or la mauvaise rencontre n’est-elle pas à l’horizon de notre pratique comme telle, soit cette chose intime qu’il s’agit de rencontrer dans la cure, ce réel insupportable qui nous cause ? Une manière de l’éviter ne serait-elle pas d’en faire porter la responsabilité à l’Autre ?

Le discours sécuritaire de big brother offrirait ainsi la fiction politique d’un dehors inquiétant mais circonscrit, en lieu et place d’une mauvaise rencontre intime et improbable. A ce titre, la pluralité des mauvaises rencontres possibles ne serait-elle pas l’un des noms de la démocratie ?

Vendredi 17 novembre, 21h

Amphi du 100 rue de la santé

Paris 14ème

Anne Chaintrier

continuera sa réflexion, de manière à construire le thème de notre séminaire.

Chacun peut dores et déjà penser à des invités à solliciter par la suite.